Archives pour l'étiquette ASE

Un étudiant qui faisait du co-voiturage se retrouve enfermé en centre de rétention

Un jeune majeur scolarisé et âgé de 19 ans et demi, est enfermé depuis le 31 mars 2016 au Centre de Rétention Administrative du Mesnil-Amelot par le préfet de la Seine-et-Marne, en exécution d’une obligation de quitter le territoire (OQTF) prise par le préfet de la Haute-Saône le 30 novembre 2015…

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Vrai mineur, faux majeur déféré en correctionnelle

Cela se passe à Lyon, mais ça a commencé quand O., qui était mineur, a emprunté une identité de majeur pour pouvoir quitter son pays. Mais une fois en France,  le système Visabio d’enregistrement des données personnelles des détenteurs de visa l’empêche de reprendre son âge réel aux yeux de l’administration, et même de la justice.

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Un jeune afghan, malade psychique, menacé d’expulsion.

23 Août 2015 – Mustafa, malade psychique, se voit renvoyé dans un pays où il n’a jamais vécu. Arrivé en France à l’âge de 15 ans, les défauts de sa prise en charge à ce moment-là ont aggravé son handicap; Au moment où la situation commençait à s’améliorer pour lui, il fait l’objet d’une mesure de refoulement.

C’est l’histoire de Mustafa, Mineur Isolé Étranger d’origine Afghane, orphelin depuis l’âge de 4 ans, élevé dans un orphelinat de Téhéran (Iran) jusqu’à l’âge de 12 ans et qui arrive en 2010 à l’âge de 15 ans sur le territoire français au terme d’un parcours peuplé d’agressions multiples et graves, dans un état psychologique très perturbé de stress post-traumatique.

Les associations qui le prennent en charge à son arrivée s’occupent bien de lui et le mettent à l’abri, d’abord à l’hôtel, puis dans un foyer puisque l’hôtel n’est pas suffisamment contenant et sécurisant pour lui dans son état.

Lorsqu’il est pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance par décision du juge, à l’âge de 16 ans, il est retiré du foyer où il progressait bien pour être laissé à l’hôtel, livré à lui-même, sans diagnostic, sans traitement et sans suivi socio-éducatif.

Dans cette situation d’abandon à lui-même dans son état de stress post-traumatique, alors qu’il est encore mineur, il a recours à l’alcool (qui est la principale comorbidité de l’état de stress post-traumatique), et tente d’embrasser une jeune fille en état d’ivresse, ce qui est qualifié d’agression sexuelle. Il est immédiatement déclaré majeur et incarcéré à Fleury-Mérogis où il est violemment agressé par les autres prisonniers. Son état psychologique se détériore gravement.

Remis en liberté au bout de 6 mois fin 2011 pour être accueilli dans une famille amie, il ne pourra y rester longtemps et se retrouve encore une fois à la rue, mineur isolé étranger, déclaré majeur, toujours livré à lui-même dans la plus grande errance sociale et psychologique, toujours en état de stress psycho-traumatique qui s’aggrave et s’avère être une schizophrénie.

Dans cet état d’abandon à lui-même en étant un malade psychique toujours pas diagnostiqué ni traité, un jour d’ébriété avancée, il tente de nouveau une relation amoureuse avec une jeune fille. Il est alors incarcéré pour 3 ans.

C’est au cours de cette deuxième incarcération qu’il est hospitalisé en Unité Hospitalière de Soins Aménagés à Fleury-Les-Aubray (nov-dec 2014) et diagnostiqué pour une schizophrénie paranoïde. Le psychiatre demande pour lui une mise sous tutelle et une prise en charge comme handicapé. Il reçoit à partir de ce moment là un traitement médicamenteux approprié.

Quelques mois plus tard, lorsqu’il arrive au terme de sa peine d’incarcération en juin 2015, se réunit autour de lui un petit groupe de personnes pour s’occuper de lui : famille d’accueil amie, éducateur et tutrice (ex-humanitaire) connaissant bien sa langue. Ensemble et avec tous les services concernés (SPIP, JAP, CMP)  ils organisent pour lui toute une prise en charge médico-psycho-socio-éducative et un entourage bienveillant dans lequel il pourra exercer sa résilience, tout en respectant scrupuleusement son traitement. Un suivi thérapeutique en CMP avec un psychiatre est mis en place.

C’est au moment où ces conditions radicalement différentes de bonne prise en charge sont enfin organisées qu’intervient pour lui ce qu’on appelle « la double peine » équivalant pour lui à une condamnation à mort en Afghanistan.A cause de ses deux incarcérations, l’État français lui refuse l’asile en juin 2015 et procède à son éloignement du territoire, avec placement en centre de Rétention administrative à sa sortie de détention. Malgré la demande d’ARS ayant reçu un avis positif de l’ARS d’Île-de-France, le recours déposé auprès de la CNDA le 21 juillet, et malgré les conditions sécuritaires dégradées en Afghanistan, l’État français diligence son expulsion de façon très ferme.

Demain, lundi 24 Août, Mustafa, malade psychique et incapable cognitivement de se débrouiller (demande de tutelle et de MDPH en cours) doit être renvoyé à 14 h sans papiers en Afghanistan, pays où il n’a jamais vécu, où il n’a aucune famille ni groupe social pour l’accueillir, le protéger et l’aider à vivre. Il sera livré à lui-même et aux autorités, dans un état psychique délabré, dans un pays ravagé par la guerre et la misère, sans argent ni soutien social, et sans possibilité de poursuivre son traitement qui, s’il est éventuellement disponible quoique trafiqué, nécessite d’avoir les fonds suffisants pour se le procurer.Il y a lieu de s’interroger sur l’applicabilité du principe de Non-Refoulement. Mustafa est effectivement en danger de mort s’il est expulsé vers l’Afghanistan.

Nous, éducateurs, travailleurs sociaux, militants pour le respect des droits humains, demandons à Monsieur Bernard Cazeneuve, Ministre de l’Intérieur, de prendre sans délais les dispositions nécessaires pour ordonner de surseoir à l’exécution de la décision d’éloignement du territoire de Mustafa, afin de réexaminer son dossier, et de lui délivrer un titre provisoire pour une admission exceptionnelle au séjour pour raisons humanitaires.

23 août 2015
Source : Pétition

Un mois d’angoisse en centre de rétention pour un étudiant angolais

Cela fait six ans que C. est arrivé en France. Il avait alors 16 ns et arrivait seul d’Angola. Pris en charge par l’ASE de l’Isère, il a été obligé de se débrouiller pour subvenir à ses besoins dès l’âge de 18 ans et demi.

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Mini tour de France de l’accueil des jeunes exilés isolés

En octbre 2015, arriven à Marseille une partie des exilés de l’été passés, malgré tout par Vintimille. Désarroi de quelques-un-es qui se retrouvent à héberger de nouveaux arrivants, tous très jeunes mêmes si certains sont majeurs. Tous demandent à « continuer »,  Marseille n’étant qu’une étape dans leur périple. Et l’on se pose la question : vers quel département les aiguiller en espérant un accueil correct?

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Difficulté pour un ex-mineur protégé par l’aide sociale à l’enfance de décrocher un titre de séjour

Comment la loi sur le séjour des étrangers tend aux préfets toutes sortes de perches pour décourager les jeunes majeurs formés en France dans leur démarche de régularisation.

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