Un mois d’angoisse en centre de rétention pour un étudiant angolais

Cela fait six ans que C. est arrivé en France. Il avait alors 16 ns et arrivait seul d’Angola. Pris en charge par l’ASE de l’Isère, il a été obligé de se débrouiller pour subvenir à ses besoins dès l’âge de 18 ans et demi.

Malgré des conditions de vie très précaires, il obtenu son bac Si (Sciences de l’ingénieur) à Lyon et poursuivi ses études en licence de physique-chimie à l’Université Lyon1.
Tout ça n’a pas empêché le préfet du Rhône de lui délivrer une OQTF et le TA de rejeter son recours en juin dernier.

9 août 2015. Vendredi dernier, C. a été contrôlé à la gare de la ¨Part-Dieu, haut lieu des contrôles au faciès à Lyon… Très rapidement transféré au CRA  Saint-Exupéry, sa libération dépend pour beaucoup de notre mobilisation.

17 août 2015. Le risque d’expulsion est grand pour C. Le TA et le JLD ayant confirmé la rétention, l’expulsion dépend maintenant du laissez-passer qui a été demandé aux autorités angolaises, et évidemment de la décision du préfet sur qui il faut faire le maximum de pressions de notre côté.

21 août 2015. C. est toujours enfermé au CRA St Exupéry et chaque jour menacé d’expulsion!

1 septembre 2015. Vendredi 4 septembre, C. doit être présenté aux autorités angolaises pour le laissez-passer.
Au CRA, le désespoir règne et se manifeste de façon extrêmement violente: deux tentatives de suicide ces derniers jours, un début d’incendie dans une chambre toute proche de celle de C. avec une intervention musclée de la police à la clé. Le Progrès d’aujourd’hui relate ces faits, mais évidemment ne s’étend pas sur les raisons qu’ont les retenus de commettre des actes aussi extrêmes.
Evidemment, C. souffre grandement du traitement injuste qu’il subit comme les autres retenus victimes de la même politique migratoire de  rejet.
Ce matin, une délégation de RESF a été reçue par le directeur de cabinet du Préfet. Pour C., notre interlocuteur n’a pas fourni de justifications aux mises en rétention. Il a reconnu que de nombreux messages de soutien lui ont été adressés.

C a finalement été libéré, puis son séjour régularisé par le préfet.

août-septembre 2015
Source : RESF Lyon