Des avocats de Paris tiennent une permanence pour les mineurs isolés étrangers

L’Antenne des Mineurs de l’Ordre des avocats de Paris met en place à partir de septembre 2015 une permanence de consultations gratuites dédiée aux mineurs isolés étrangers. 

Pour répondre au rejet des mineurs isolés étrangers par l’Aide Sociale à l’Enfance, l’antenne des mineurs de l’ordre des avocats de Paris tient depuis septembre 2015 une permanence tous les jeudis, de 14h à 17h, sans rendez-vous, au Palais de Justice de Paris (10 boulevard du palais – Galerie Marchande). Un avocat reçoit les mineurs pour lesquels une prise en charge a été refusée. 
L’avocat de permanence peut notamment assister le jeune pour la rédaction de la saisine directe auprès du Juge des enfants. 

Pour l’ADJIE (accompagnement et défense des jeunes isolés étrangers) « cette permanence au sein du Palais de Justice, difficile à trouver, n’est pas nouvelle. Elle est assez discrète.

Elle s’adresse à tous les mineurs, surtout ceux avec familles, et a probablement dû un jour être débordée par le nombre des Mineurs Isolés Etrangers, vu l’impressionnante augmentation des refus de l’Aide Sociale à l’Enfance 75 depuis janvier 2015 qui ont presque doublés (ainsi que dans les autres départements d’Ile de France, et la multiplication des fins de prise en charge prématurées), et a donc mis en place un jour spécial MIE.

L’Antenne des Mineurs est un lieu sympathique où les avocats sauvent parfois des jeunes errant dans les couloirs et les envoient habituellement à l’ADJIE, et où les jeunes ensuite s’adressent à nous pour obtenir leur avocat (le plus souvent, sur une saisine ADJIE avec notre adresse).
Ces avocats travaillent ensuite le cas avec l’ADJIE.
Une telle permanence a besoin d’un appui associatif. Un membre de l’ADJIE développe :
– les mineurs, ni les avocats, ne disposent d’interprètes
– l’ADJIE a peu de temps (juste la rédaction d’une saisine) disponible pour le suivi et l’obtention des informations nécessaires car les avocats de l’antenne des mineurs ont vraiment besoin d’informations pour défendre les jeunes. L’ADJIE et d’autres associations sont à même de leur fournir.
– la question du suivi par les avocats de la situation du jeune est également posée. Pour le moment, ce qu’il est possible de faire à l’antenne mineur du barreau ne couvre pas ce que l’ADJIE a mis en place.
– la permanence offre une approche seulement juridique alors que pour l’ADJIE, les saisines et autres actions doivent également servir à interpeller les autorités et à mettre en évidence les dysfonctionnements du système.
– En conclusion, il est donc toujours important d’orienter les jeunes vers l’ADJIE.
26 août 2015,
Source :  ADJIE