La loi peut protéger de l’expulsion, encore faut-il la connaître

Enfermé au CRA de Rennes par la préfecture de la Manche, en toute illégalité cette dernière a tenté de l’expulser avant la fin des 48h dont il disposait pour contester la décision d’expulsion qui le frappait. Il a eu la présence d’esprit de bien réagir en s’opposant à son embarquement mais au risque de s’exposer à la force policière.

N., un jeune Camerounais est placé en rétention à la suite d’un contrôle d’identité, mardi 24 mai 2016 à Cherbourg (50). Enfermé au centre de rétention administrative (CRA) de Rennes, il est réveillé jeudi matin vers 5h par la police. Paniqué, il comprend vite que c’est pour être expulsé par avion, direction le Cameroun. Connaissant ses droits, il entend les exercer en introduisant un recours contre la décision d’expulsion, comme le permet la Loi dans les premières 48 heures, il prend donc le risque de refuser de sortir de sa chambre. La police finit par le laisser tranquille.

Quelques heures après sa tentative d’expulsion, il va finalement pouvoir s’entretenir avec son avocat pour qu’un recours soit adressé au Tribunal Administratif de Rennes pour contester son retour forcé. Sous le choc, il espère une issue positive.

Il a bien fait de résister, le recours introduit par son avocat jeudi matin à la suite de la tentative d’expulsion a abouti à sa libération par le Tribunal Administratif vendredi après-midi.

27 mai 2016
Source : La Cimade Bretagne-Pays de Loire