De plus en plus difficile pour un étranger sans famille arrivé mineur d’être autorisé à rester pour étudier et travailler

Selon les  défenseurs des mineurs isolés étrangers (MIE) lyonnais, les dénis de droits et la suspicion à l’endroit de ces derniers sont en plein développement de la préfecture du Rhône.

A., arrivé mineur isolé en France avant l’âge de 16 ans, scolarisé sans discontinuer, aurait dû se voir délivrer un titre Vie Privée et Familiale à ses 18 ans, mais il a dû aller jusqu’à la Cour administrative d’appel  pour se faire reconnaître ces derniers jours son droit à cette carte de séjour, sans compter la mobilisation exemplaire de son lycée.

Comme lui, plein d’autres MIE reçoivent des OQTF (Obligation de quitter le territoire, en réponse à une demande de titre de séjour), ou au mieux, des titres étudiant, alors qu’ils devraient être régularisés avec des titres Vie privée et familiale ou Salarié, si ce n’étaient les interprétations toujours plus tordues de la loi par les services  préfectoraux.

Mais le summum du non-droit, en tout cas pour le moment, on vient tout juste de le  découvrir!

En août dernier, JB gagne au tribunal administratif (TA) contre l’OQTF délivrée par le préfet. Trop tard pour son la préparation de son BTS en apprentissage (nécessitant une autorisation de travail, donc un titre de séjour) , mais quand même il est content.

Sauf que le Préfet fait appel contre la décision du TA…

En mars dernier, la Cour administrative d’appel confirme que JB doit recevoir un titre Salarié.

Pourtant, jusqu’à maintenant, pas l’ombre d’un titre salarié! JB n’a reçu que des récépissés même si c’est avec droit au travail…

Et vlan, alors que le jeune préparait en cette fin d’année scolaire un nouveau projet d’apprentissage, voilà que tombe une nouvelle OQTF!

Le p
réfet invente que JB a fait une nouvelle demande de titre Vie privée et familiale le jour d’octobre où il est allé à la Préfecture pour chercher ses papiers comme l’avait ordonné le TA!

Et surtout, il sort un nouvel argument, très à la mode : « Nous avons fait une enquête sur votre acte de naissance qui montre qu’il est faux… Vous vous êtes donc prévalu d’une fausse qualité pour bénéficier d’un titre  de séjour… »

Alors, l’histoire de JB est-elle une énorme bavure de la préfecture du Rhône  ou une illustration de  cette nouvelle politique annoncée et  contenue dans la dernière loi  de mars 2016,  consistant à remettre en cause les titres de séjour déjà obtenus à force d’enquêtes menée dans le dos des personnes concernées?

A suivre.
10 juillet 2016
Source : RESF69