Renvoyées sur le lieu de leur torture

Torturées et violées en République démocratique du Congo, elles ont réussi à venir en France, où les autorités veulent les renvoyer d’où elles viennent.

Le viol est devenu systématique au Congo (RDC). Les rebelles, mais aussi la police, l’armée et les services secrets l’utilisent comme arme de guerre dans les combats du Sud-Kivu et dans la répression de toute opposi­tion à Kinshasa.

Dans l’Aisne, plusieurs femmes réfugiées ont subi ces atrocités : militantes elles-mêmes ou femmes de mili­tants, filles ou femmes d’officiers rebelles à l’autorité du président Kabila… leurs histoires dif­fèrent jusqu’au mo­ment où elles sont arrêtées, emmenées dans des camps militaires et rouées de coups, gravement torturées et sys­tématiquement violées. C’est souvent de l’hôpital qu’elles par­viennent à s’échapper.

Une fois arrivées en France, ces femmes n’ont pas été écoutées : leur demande d’asile a été rejetée par des fonctionnaires qui ne les ont pas entendues. Elles sont aujourd’hui sans papiers.

Ces femmes sont malades de la torture. Elles suivent un traitement pour limiter les effets du syndrome post­-traumatique dont elles sont victimes. Elles essaient de se reconstruire dans un lieu sûr.

Le préfet de l’Aisne veut les expulser vers le lieu de leur viol. Le médecin de l’Agence Régionale de Santé constate la gravité de leur état de santé, mais le préfet considère qu’il y a des psychiatres au Congo et qu’elles peuvent s’y faire soigner. Il leur ordonne de quitter le territoire français et veut les remettre à la police congolaise qui les a torturées et violées.

14 mars 2015

Source : RESF02