Vintimille : la situation racontée par La Cimade 06

Dans un courrier interne, la Cimade de Nice évoque les conditions de vie des migrants à Vintimille en Italie….

Depuis la fermeture du camp de la Croix rouge Italienne il y a à peine plus d’une semaine, la situation des migrants se dégrade  de plus en plus . Le ministre italien de l’intérieur a beau marteler qu’il ne veut plus un seul migrant à Vintimille, ils continuent d’arriver.

Ils sont  en permanence chaque jour plus de 200  (+/- 260) qui se sont installés de manière plus que précaire sous le pont de la Roya au bord de la rivière. Seul avantage  : l’eau courante de la Roya.
Sinon ils ont quelques tentes mais aucune installation sanitaire ni  possibilité de faire une cuisine correcte. Les conditions de vie sont indignes.
Malgré l’aide de Caritas et de quelques associations (de Nice, Menton, Vallée de la Roya), ils manquent de tout : soins médicaux ( Médecins Du Monde devrait intervenir dans la semaine), tentes et sacs de couchages, chaussures et vêtements , produits d’hygiène et bien sûr nourriture et eau.

Ils viennent majoritairement du Soudan et d’Erythrée. Sous le pont, il n’y a que des hommes (dont quelques mineurs),  les femmes sont prises en charge par les no borders qui continuent d’apporter un très précieux soutien, et pas seulement matériel !.

Il faut souligner que  ces migrants/réfugiés ne veulent pas demander l’asile en Italie alors que la police les a d’une manière ou d’une autre obligés (souvent par la force) à déposer leurs empreintes. On pousse le cynisme à leur donner un papier disant qu’ils ont 8 jours pour quitter l’Italie s’ils le veulent et poursuivre leurs routes…. sauf que si, avec de la chance et grâce au boulot extrêmement juteux des passeurs, ils arrivent en France, ils sont illico renvoyés dans le Sud de l’Italie et en Sicile !

Nous en profitons pour lancer un appel :
certains qui sont arrivés jusqu’à Nice et qui veulent demander l’asile en France n’ont, comme vous le savez, pas d’hébergement ici. Ils sont prêts à aller dans d’autres régions, en Bretagne ou ailleurs, pour faire leurs démarches et trouver des conditions d’accueil décentes. Nous aimerions avoir les contacts de ceux qui parmi vous pensent pouvoir les accompagner  et les aider au mieux des possibilités régionales.
Merci d’avance

 Le  23 mai 2016