De l’internat en année scolaire à l’Auberge de jeunesse aux vacances, merci la mobilisation

Six mineurs étrangers sans famille en France, internes dans des lycées d’Amiens, n’ont pu échapper à la mise à la rue pour les vacances d’été que grâce à une large mobilisation.

28 juin 2015.  Premier mouvement : projet de campement devant le rectorat d’Amiens

Le Syndicat SUD-Education de la Somme (partenaire du RESF), par la voix de Carole Hosteing, secrétaire, et Martine Lefebvre du Lycée Branly, invite à venir, nombreux, JEUDI 2 JUILLET à partir de 16h30 devant le Rectorat, Bd Alsace Lorraine à Amiens , pour une prise en charge, y compris de l’hébergement, de S., A., Ailton, J., H. (qui viennent d’avoir juste 18 ans)… !
En effet, lundi 22 juin 2015, a eu lieu un rassemblement pour H. (voir l’article du Courrier picard), élève en 1ère électrotechnique au LP Branly, jeune majeur sans papier, à la rue depuis hier (jour de fermeture de l’internat). Aucune réponse n’a été apportée par la Préfecture où nous n’avons pas été reçus sous prétexte qu’une « solution » existait déjà.
La solution la voici : une « priorité » d’hébergement par le SAMU social, à condition d’être ponctuel et bien discipliné et d’appeler le 115 CHAQUE JOUR à une heure précise et d’être présent à 18h30 sur le lieu d’hébergement. Et cela jusqu’à la rentrée de septembre…et rien concernant l’argent minimum nécessaire à la satisfaction des besoins élémentaires (nourriture, savon, téléphone, etc.). Voilà le traitement réservé aujourd’hui par nos dirigeants à nos élèves ! Voilà les perspectives de repos estival qu’ils ont à leur offrir, histoire de bien préparer la rentrée !
Entre temps, d’autres situations du même type nous ont été signalées: hébergés dans les internat de Branly, l’Acheuléen, Montaigne, ils se retrouveront tous à la rue à plus ou moins court terme (le 4 juillet au plus tard) car ils ont atteint la limite fatidique des 18 ans et que le Conseil Général refuse d’assumer ses responsabilités vis-à-vis de ces jeunes en ne leur accordant pas le « contrat jeune majeur » qui leur permettrait d’aller au bout de leur scolarité et d’obtenir une qualification professionnelle (avec prise en charge de l’hébergement et des frais de subsistance).
Avec le RESF, nous demandons une audience en urgence à la Rectrice pour que le Rectorat ne s’en lave pas les mains et s’engage à leur trouver une solution qui leur permettent de poursuivre sereinement leur scolarité à la rentrée. Une audience est également demandée à la Préfecture, au Conseil Général, à Madame POMPILI et Monsieur DEMARTHE, députés d’Amiens.
Monsieur DEMARTHE, accueillera, le 29 juin à 14h30, une délégation des professeurs du Lycée Branly, de l’Acheléen, de Romain Rolland et du RESF. Monsieur MANABLE, sénateur a été également été interpellé…
Mais afin de maintenir la pression et d’exiger une solution rapide à ces situations inacceptables, on se propose d’aller camper directement sous leurs fenêtres !

On vous invite donc à venir JEUDI 2 JUILLET à partir de 16h30 devant le Rectorat, Bd Alsace Lorraine à Amiens (à côté de la gare SNCF) avec votre tente, etc. ! On campe là jusqu’à ce qu’ils leur trouvent une solution…

30 juin 2015.  Le projet de campement devant le rectorat se précise

Depuis le 24 juin, jour de fermeture de l’internat du lycée Branly à Amiens, H., orphelin scolarisé dans ce lycée et dont toute la communauté éducative reconnaît le mérite et le sérieux, est à la rue.
La seule solution envisagée par la préfecture est une place qu’il doit quémander deux fois par jour, dans une structure du SAMU social. Quand il obtient cette place, ce jeune tout juste majeur a pour quotidien la rencontre avec des adultes plus âgés que lui, en situation de misère sociale, avec tous leurs travers : alcoolisme, bagarres…
C’est cette situation qui attendra vraisemblablement quatre autres jeunes tout juste majeurs (S., A., A., J.), qui nous ont été signalés, après la fermeture de leurs internats respectifs, tout comme le cas de Y., signalé dans le Courrier Picard du 29 juin 2015.
Cette situation de précarité inévitablement dangereuse pour des jeunes de cet âge ne peut être tolérée. En attendant, Hervé compose le 115 deux fois par jour et la demande de régularisation qu’il tente d’obtenir ne peut aboutir, parce qu’il n’a pas d’adresse fixe et ne peut fournir de facture EDF.
Le syndicat SUD-Education et RESF de la Somme viennent d’être reçus, ce 29 juin, par le Député Pascal Demarthe et le Sénateur Christian Manable, parlementaires qui vont interpeller le Président du Conseil Général de la Somme et la Préfète pour qu’ils ne fuient pas leurs responsabilités. La Député Barabara Pompili organise une audience le 3 juillet et Madame la Rectrice reçoit une délégation de professeurs des lycées Branly et l’Acheuléen, le 1er juillet à 10h30…

Parce qu’il faut d’urgence trouver une solution d’hébergement et d’accompagnement éducatif pour tous ces jeunes, parce que la responsabilité du Président du Conseil Général de la Somme et de la Préfète de la Picardie est engagée, Sud Education et RESF appellent tous les citoyens pour qui le mot « humanisme » veut dire quelque chose , à venir planter leur tente le jeudi 2 juillet à partir de 16h30, non pas devant le Rectorat, mais place Gambetta, face au Conseil Général et à la Préfecture pour que ces institutions républicaines ne fuient pas leurs responsabilités.

Venez nombreux, place Gambetta dés 16h30, jeudi 2 juillet

30 juin 2015.  Pris provisoirement en charge par le département, les jeunes seront logés et nourris tout l’été!

Merci d’être venus nombreux le 2 juillet 2015, au campement, place Gambetta à Amiens. La police, certains en civil, est venue en nombre, certainement de peur que les tentes se déploient (voir la vidéo + un lien pointant vers les photos du campement (Merci à l’association « Boite à projets et les désobéissants ») .
Après avoir été reçus le 1er juillet par la Rectrice de l’Académie d’Amiens, le Secrétaire Général du Préfet de la Somme et de la Picardie a reçu le syndicat SUD-Education et le RESF de la Somme en compagnie du directeur de la DDCS (Direction Départementale de la Cohésion Sociale) et du directeur du cabinet de la Rectrice  pour annoncer une première solution pour les 6 jeunes  (= Nuitées garanties toujours au même endroit pendant cet été (Auberge de jeunesse d’Amiens), repas du matin et du midi assurés + 6€/jour) .
Reçue le 9 juillet par le Président du Conseil Départemental, la délégation du syndicat SUD-Education, de la CIMADE et du RESF de la Somme a revendiqué que les 6 jeunes puissent accéder au « Contrat-Jeunes-Majeurs » pour qu’ils aient un suivi social et éducatif afin que ces jeunes* puissent poursuivre sérieusement leurs études…
Le Président, aujourd’hui issu du parti « Les Républicains », a fait part « du risque « d’appel d’air » que cette solution pouvait engendrer (toujours la même rengaine !) pour ne pas accéder immédiatement à la demande de la délégation, tout en assurant qu’il donnerait une réponse dans quelques semaines, en attendant certes le résultat des recours devant les tribunaux formulés par une partie des 6 jeunes majeurs (En effet, une partie des jeunes a formulé un recours suite au refus d’être intégrés en « Contrat-Jeunes-Majeurs » et à propos des tests osseux les déclarant majeurs)…
Bref, un résultat tout en nuance de la part du  Président du Conseil Départemental : pas sûr que l’on obtienne un « contrat-jeunes-majeurs » pour A., A., A., J., H., O. pour la rentrée 2015, mais l’espoir est là…

Mais il n’y a pas de doute : la perspective d’un campement en plein centre d’Amiens, à quelques jours du passage du Tour de France des cyclistes, a dû effrayer quelque peu l’institution préfectorale avec ses policiers en nombre. C’est grâce à votre présence** que les différentes audiences (Rectorat, Préfecture, Conseil Départemental) ont été obtenues et que la solution de l’hébergement a été arrachée pour ces vacances scolaires, en attendant mieux de la part du Conseil Départemental, pour la rentrée scolaire 2015. Résultat pour le moment : les jeunes n’auront plus le 115 à solliciter quotidiennement , avec le risque de dormir dans la rue, si les capacités du 115 ne leur permettent pas de les loger une nuit ou l’autre…

*A. S. est inscrit en première année de CAP restauration au lycée de la Hotoie. A. D. dont le premier souhait est de faire un apprentissage en boulangerie est inscrit en seconde professionnelle commerce au LP Romain Rolland, J. N. est inscrit en terminale CAP plomberie au LP de l’Acheuléen, A. M. est inscrit en première professionnelle logistique au LP Romain Rolland., H. M. est inscrit en terminale professionnelle électrotechnique au LP Branly, O. K. est inscrit en seconde générale au lycée Robert de Luzarches.
**aussi grâce aux députés Pascal Demarthe (PS), Barbara Pompili (EELV) et Christian Manable (sénateur PS) qui s’étaient engagés, suite aux différents entretiens accordés au syndicat SUD-Education et RESF, à intervenir auprès du Rectorat, Préfecture, Conseil Départemental avec alerte au Ministère de l’Intérieur…

juin-juillet 2015
Source : Syndicat SUD-Education de la Somme,
RESF Somme