Cafouillages dans la mise à l’abri des migrants de La Chapelle

Commentaires d’une abonnée à la suite de l’article de Carine Fouteau Paris débloque sous la pression des places d’hébergement pour les migrants dans Mediapart le 26 juin 2015.

J’espère que Carine Fouteau me pardonnera d’apporter quelques précisions à l’égard d’un article que par ailleurs je trouve juste dans les infos transmises.

« À la suite de la destruction des tentes, la mairie et l’État ont en effet mis à disposition 461 places d’hébergement, selon le bilan de la préfecture d’Ile-de-France »

« À la suite de la destruction … »…Il s’agit de la destruction du camp de La Chapelle le 2 juin 2015

« Parmi ces propositions, certaines étaient solides : 49 personnes recensées comme vulnérables (familles, mineurs isolés et femmes) ont été prises en charge par la Ville pour une « longue durée » (….) et 145 réfugiés et demandeurs d’asile ont bénéficié de logements pérennes dédiés à leur situation.

Cela, c’est suite au démantèlement et destruction du camp de La Chapelle, toujours le 2 juin 2015.

« Malgré les dénégations officielles, le sort des 277 autres n’a pas été réglé, loin de là : dispersés en Ile-de-France dans des hôtels sociaux sans repas et dans des structures d’accueil de nuit pour personnes sans domicile fixe (avec remise à la rue le matin), ils se sont retrouvés sans repère, sans argent et sans accompagnement. »


Cela, c’est la conséquence de la rafle puis de la chasse à l’homme à partir du 2 juin.

On oublie que l’objectif du dispositif était de disperser les personnes dans un périmètre le plus vaste possible dans un dispositif de « quelques nuits » dans des formule 1 (entre autres)  à 80 bornes de Paris de « casser » de « dissuader », de « décourager ».  Il sont revenus par leurs propres moyens à Paris.. Errances de lieu en lieu (dans la rue on s’entend)

A partir du 12 juin,   l’aide des anonymes vivant à Paris qui se battent sans relâche pour eux, se sont retrouvés au Jardin d’Éole.

Et c’est à ce moment-là seulement, que le dispositif de quelques nuits par ci par là de tous petits groupes et le plus loin possible de Paris pour isoler les personnes réfugiées, décourager, dissuader, a en effet montré ses limites.

Car Éole a vu le jour (l’engagement des citoyens)…

Le vendredi 19 juin, l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) et la ville de Paris ont donné « une heure » aux réfugiés pour accepter d’être emmenés dans 6 centres, oui, 5 à Paris, 1 à Pantin, 226 places et personnes, dans des bus de la préfecture.

Des réfugiés n’étaient pas présents à Éole lorsque ça s’est passé, et ils se sont retrouvés déjà sur le carreau

Ensuite, comme on ne leur explique surtout jamais rien, des personnes réfugiées ont pris peur en arrivant à Vincennes, car le centre d’urgence est un ancien centre de rétention administrative (et ça ils connaissent très bien), et donc ils se sont enfuis…

Si on leur avait expliqué, si on ne leur avait pas pris leur portable, si on n’avait pas cassé les « camaraderies entre eux » en les expédiant et dans un centre, et les autres dans un autre centre.. (ils vivent dans la rue depuis des mois pour certains!!!!!), ils ne seraient peut-être pas revenus « à la rue »….

Et ce qui suit dans l’article donc, c’est uniquement à partir du 20 juin:

« Une centaine d’entre eux ont estimé qu’en quittant le campement, ils avaient perdu au change (leurs quelques possessions – tente, couverture, etc. – ont été mises à la poubelle) et ont décidé de revenir à Paris, pour retrouver un semblant de solidarité entre compatriotes, quitte à dormir de nouveau à la rue »


Donc le dispositif qui n’a pas convenu (et je ne parlerai pas au passé…La France « ne veut pas ». Elle a botté en touche à Bruxelles (25 juin dernier). Proportionnellement à son nombre d’habitants, à sa capacité économique, elle est loin loin loin derrière d’autres pays européens dans sa manière de « traiter » (quel mot horrible mais c’est le mot) « la question »….

Le dispositif qui n’a pas convenu, c’est d’en dissuader  » le plus possible » par des mini-dispositifs d’épuisement…… plus de 277 personnes du 2 juin au 19 juin (évacuation d’Éole).

Mais le dispositif a été tenté, archi-tenté, répété, quasiment 20 jours de suite!!!!!!!!!

Puis trêve du 20 au 28 juin (aujourd’hui).

Mais ce n’est qu’une trêve…

L’approche n’a pas DU TOUT changé...

26 juin 2015
Source : Mediapart

Note sur les jardins d’Éole.
Selon Wikipdia, la création de ce parc est le fruit d’une mobilisation des citoyens, des associations et des élus. Sur plus de 42 000 m2, les jardins d’Éole illustrent la volonté d’embellir Paris et de procurer un nouvel espace vert au quotidien pour les habitants d’un quartier longtemps dépourvu de ce type d’équipement collectif. Le parc s’étend sur une partie des 18ème et 19ème arrondissements de Paris.