Un exemple de collectif local de soutien aux migrants

Manifeste pour le respect des droits des migrants, tous contextes inclus ; demandeurs d’asile, clandestins, réfugiés, travailleurs sans papiers.

PÉTITION

Nous citoyens, réunis en collectifs, soulevons notre protestation contre le processus d’abandon mis en place par les préfectures et au plus haut niveau de l’état pour produire des clandestins pour alimenter l’économie souterraine et l’exploitation des travailleurs sans papiers.

Nous nous mobilisons :
– contre les politiques abusives et restrictives en matière d’immigration mises en place par l’Etat et le Ministère de l’Intérieur,
– contre la politique de « Non-intégration »,
– contre le projet de loi Valls (Assemblée juillet 2015)

Nous ne pouvons plus longtemps rester passifs ou indifférents devant l’aléatoire et l’imprécis qui président devant la cour aux audiences de l’OFPRA* et de la CNDA**, qui déterminent les décisions trop systématiquement négatives à l’encontre des nouveaux venus. L’attitude avec laquelle le gouvernement gère les demandeurs d’asile se révèle de la plus grande inefficacité : investissement de temps, d’énergie, d’argent pour un résultat peu probant, très peu de centres d’accueil sont prévus, trop peu de travailleurs sociaux pour les accompagner, trop peu de moyens mis en place par l’état. Depuis longtemps une volonté de ne pas intégrer notre immigration.

Une politique qui parle d’intégration, alors qu’elle isole au lieu de rassembler, imposant plus de devoirs que de droits au migrants :
– en les déplaçant constamment, cassant les liens sociaux et scolaires déjà tissés,
– en empêchant parfois la scolarisation des enfants,
– en leur mettant la pression permanente,
– en leur faisant dépenser l’argent qu’ils ont réussi à emmener avec eux, dans toutes les démarches administratives et juridiques qui leurs sont imposées.

Un vrai parcours du combattant, pendant lequel les enfants apprennent malgré tout à parler français et s’intègrent jusqu’au jour où on leur dit de quitter l’endroit où ils habitent et d’aller se perdre AILLEURS. Et pour les y encourager, les préfectures refusent d’enregistrer leurs demandes obligatoires de manière à les rendre inexistants administrativement et expulsables à tout moment, les incitant ainsi à se fondre dans la foule des inconnus sans papiers, qui bientôt se feront exploiter par des employeurs sans scrupules.
La situation ne ferait qu’empirer avec le projet de la loi Valls. Cette loi qui doit passer à l’assemblée nationale en juillet 2015 remet en cause les fondements de notre humanité en prévoyant d’interdire aux association caritatives de proposer un hébergement aux réfugiés sans visa.
Ne rien dire, ne rien faire, c’est participer à cette déshumanisation, c’est collaborer à un régime qui ne respecte pas le droit fondamental à la dignité humaine.
Tout ceci au nom  du peuple français, qui  ne sait même pas ce qui se passe ou tend à reprendre les propos malveillants et infondés  de la désinformation, des préjugés tout aussi nocifs.

Nous, français de la première, deuxième, troisième génération pouvons-nous consciemment rejeter les nouveaux arrivants : des femmes, des enfants, des hommes, des vieillards, des familles qui ont dû fuir devant des dictatures qui ne disent pas leur nom et leurs exécutants mafieux qui saccagent, violent, torturent,  tuent, terrorisent des familles entières, qui n’ont pour seule option que de fuir avec ce qu’ils peuvent emporter. Et c’est à ceux la même, démunis, exilés, fragilisés, sur qui ici dans notre pays on continue de mettre la pression avec comme premiers interlocuteurs juridiques l’OFPRA et la CNDA : experts géopolitiques à la solde du gouvernement nous certifiant que leurs pays sont sur la liste dite «des pays sûrs».
Comment ne pas remettre en question des décisions aussi humainement graves, prises sur des critères non fiables ?
En ce qui nous concerne, nous  révoquons ces décisions, fondées sur la non ingérence des pays mais ne reflètent pas les réalités individuelles, qu’ils taisent par souci politico-économique.
Nous n’en sommes pas là, notre revendication est éthique et humaine,  nous mettons notre gouvernement à l’amende et puisqu’il parle en notre nom, alors faisons nous entendre, portons nos voix plus loin que les frontières nationales pour demander la justice et non son simulacre; pour interpeller Bruxelles, encore, sur le refus des quotas, la politique française de non intégration de l’immigration et d’exploitation.
Nous sommes nombreux, le temps est venu de nous unir pour résister, rallions-nous, connectons-nous : syndicats, collectifs, associations, travailleurs, communautés Emmaüs, sans papiers, tous les sympathisants, tous ceux concernés par le respect des droits humains et l’injustice perpétrée à leur encontre.

Réveillons nous, fédérons nous et agissons. Après l’indignation, que vienne la résistance.

L’Appel à signature du manifeste : « Au NON du Peuple Français » sera adressé au Président de la République, à son ministère de l’intérieur, à la cour européenne des droits de l’homme, Bruxelles et à la médiatrice européenne de la commission Européenne de Strasbourg.

PRÉVOYONS UN RASSEMBLEMENT GÉNÉRAL
EN SEPTEMBRE 2015

 

QUI SOMMES-NOUS?

Le Collectif Solidarité Migrants s’est constitué en janvier 2015 pour accompagner les demandeurs d’asile dans leur parcours social administratif et juridiques, cours de français, distribution alimentaire…
Mais le Collectif ne veut pas se limiter à une action caritative et humanitaire. C’est une défense collective que nous mettons en place. L’immigration n’est pas un crime, demander l’asile est un droit.

13 juillet 2015
Source : Collectif Solidarité Migrants,
Hauteville, Ain (01)