Assises des lycéens sans papiers

C’est près de 200 personnes qui se sont retrouvées, moitié jeunes, moitié adultes, ce samedi 7 février2015  à Versailles pour participer aux assises des lycéens sans-papiers.

Ces assises départementales étaient pour nous une première, plus habitués à organiser des cérémonies de parrainage où les adultes, élus et citoyens, jouent le rôle principal.

A la différence des parrainages, il s’agissait cette année de donner la parole aux jeunes.

Depuis octobre, lors de réunions mensuelles, les sujets à aborder, les jeunes volontaires pour témoigner, le contenu des échanges, tout avait été préparé collectivement.

Les jeunes étaient fiers de témoigner, fiers d’avoir osé, fiers d’être écoutés. Ils ont assuré et montré leur maturité. Les journalistes présents, eux-mêmes, étaient impressionnés par ces jeunes, leur nombre et la qualité de leur intervention.

La présence et l’intervention d’Henriette Zoughébi, vice-présidente du Conseil Régional d’Ile-de-France, a été pour eux quelque chose de très important qui leur a donné du courage.

La lecture par un jeune du discours que Lassana avait fait à l’occasion de sa cérémonie de naturalisation, a été un grand moment d’émotion ; les applaudissements qui ont suivi s’adressaient bien-sûr à Lassana mais aussi au jeune qui lui avait prêté sa voix.

Les nouveaux comme les anciens, les jeunes comme les moins jeunes, ont été intéressés par le contenu de ce qu’il se disait, la richesse humaine et l’émotion de l’après-midi. Il y a eu une réelle écoute attentive, un silence impressionnant.

Les jeunes se sont sentis « ensemble » et « chez eux ». Ils se prenaient en charge collectivement. Tout au long de l’après-midi, cela se sentait de plus en plus.

Ces assises leur ont offert un moment très fort, qui leur a permis de prendre conscience du chemin qu’ils avaient parcouru, ou qu’ils allaient parcourir, un moment pour grandir ensemble.

55 jeunes étaient présents et 18 s’étaient excusés. Sans compter ceux qui étaient juste venus écouter, voir et rencontrer les autres. Sans compter les jeunes de Paris.

13 nouveaux jeunes ont rempli la fiche pour rejoindre le groupe

Beaucoup de nouveaux adultes (travailleurs sociaux, personnes qui connaissaient RESF de loin ou qui suivaient par la liste info). Certains comptaient seulement passer ou accompagner un jeune et sont restés.

Et pour finir, unanimité pour applaudir les jeunes du RESF de Paris qui en jouant leur pièce de théâtre « sans titre provisoire » racontent avec plein d’humour la vie au quotidien de ces lycéens avec la pertinence de ceux qui l’ont vécue de l’intérieur.

Dans un coin de la salle, le diaporama retraçant l’ensemble des mobilisations départementales, a été beaucoup regardé. Tant par les nouveaux qui prenaient conscience de tout ce qu’il était possible de faire que par les anciens qui se rappelaient….

La réussite de cette journée n’aurait pas pu avoir lieu sans la participation de militants associatifs : LDH, ASTI, MRAP, Cimade, Dom’asile, CEFY, la mission populaire de Trappes

Au niveau politique : présence de responsables du PCF, PG et EELV.

Plusieurs conseillers régionaux EELV s’étaient excusés, ainsi qu’une député et une conseillère régionale PS.

Mais on ne peut que regretter l’absence de nombreux élus et soutiens qui se retrouvaient habituellement aux côtés de ces jeunes.

Lors de ces assises, témoignage après témoignage apparaissait la nécessité de changer la loi (normalement prévue en 2015) pour que chaque jeune étranger en formation obtienne un titre de séjour pérenne.

Suite à ces assises, une délégation a été reçue en Préfecture ce mercredi 11 février. Cela a été l’occasion de poser les problèmes abordés lors des assises : jeunes ne pouvant pas présenter un passeport valide, non application de l’article L 313-15 de la loi appelée CESEDA et pour les jeunes ayant un titre étudiant, difficulté rencontrée pour assurer leur changement de statut. Nous avons aussi évoqué des situations particulières. Enfin nous en avons profité pour déposer plusieurs nouveaux dossiers de jeunes qui atteignent leurs 18 ans.

La réunion a duré 3 heures. Ambiance de travail constructive qui nous l’espérons aboutira positivement pour les jeunes dont nous avons parlé, mais aussi pour les suivants qui rencontreraient les mêmes problèmes

Du côté des médias

yvelines 1ère (de 6min45 à 8min15)

le journal des 2 rives : interview enregistré en studio le 23 janvier :2015

tvfil 78 : invité sur leur plateau en janvier à propos des MIE (suite à l’article paru sur Mediapart ) début à 3 min

7 février 2015

Source: RESF 78