Expulsion ordinaire d’une mère de famille

Après 34 jours d’enfermement au CRA de Rennes, une mère de famille sino-mongole, a été expulsée jeudi 23 juillet 2015 vers la Chine.

Les retenus ont entendu dans la nuit les cris de cette femme, qui ne voulait pas partir en abandonnant malgré elle sa fille D., âgée de quinze ans et demi, et son mari malade.
Arrivée en France le 29 avril 2013, madame Da. vivait à Nantes avec son époux et leur fille De. âgée de 15 ans et demi, qui doit faire sa rentrée en classe de seconde au lycée Nelson Mandela. Leur demande d’asile a été rejetée et une OQTF leur a été notifiée le 3 février 2015. Elle a été confirmée par le TA de Nantes le 12 juin 2015.
Elle avait déjà refusé un vol le 12 juillet. Mais cette fois les exécutants de cette politique brutale et imbécile n’ont pas hésité à attacher Madame Da. pour exécuter leur basse besogne.
La police n’a laissé à De. que la possibilité d’échanger quelques mots avec sa mère au téléphone à l’aéroport, car « elle avait les mains attachées dans le dos ». Plus de nouvelles depuis ce dernier appel. « Mon père est très choqué » déclare l’adolescente qui se retrouve seule avec un père souffrant d’une lourde pathologie.

L’été de De. n’a pas le goût de l’insouciance de l’adolescence. De ses vacances, elle n’aura qu’un lourd souvenir et une infinie douleur à partager avec ses camarades de classe lors de sa rentrée en classe de seconde au lycée qui porte le nom de Nelson Mandela.

Justement, aux chantres de cette politique migratoire absurde et inhumaine – qui ne jurent que par l’exclusion et l’enfermement- il est bon de rappeler ces mots “Je ne suis pas vraiment libre si je prive quelqu’un d’autre de sa liberté. L’opprimé et l’oppresseur sont tous deux dépossédés de leur humanité.” (Un long chemin vers la liberté – Nelson Mandela).
Les débats peuvent donc se poursuivre autour d’une énième loi sur l’immigration, les valeurs humanistes être mises en avant -et être bafouées à peine énoncées-, les faits sont là, têtus, partout en France, pour nous inciter à une vigilance croissante et à une forte mobilisation.

27 juillet 2015
Source : RESF 35