Un lycéen angolais lyonnais échappe à l’expulsion

A Lyon, une vague de refus de séjour opposés aux jeunes étrangers anciens protégés de l’Aide sociale à l’enfance.

B. est d’origine angolaise et il a 19 ans. C’est un élève du lycée Edmond Labbé d’Oullins en 2ème année de CAP Froid et climatisation et  il est actuellement  en stage  auprès  d’une entreprise de Lyon. Mais ce lundi matin, son maître  de stage l’a attendu en vain. B. a été enfermé au Centre de Rétention Saint-Exupéry ce week-end du 7 et 8 mars 2015.
Arrivé mineur isolé et pris en charge par le Conseil général, il est actuellement toujours protégé par un contrat jeune majeur, et suivi par une éducatrice .

Sous le coup d’une OQTF (obligation de quitter le territoire français), comme de nombreux autres lycéens à propos desquels RESF a été reçu à la Préfecture du Rhône le 2 février dernier, son recours devait être examiné par le tribunal administratif (TA) le 28 avril prochain.

Nous sommes indignés par cette mise en rétention que rien ne peut justifier. B. est domicilié dans un foyer à Villeurbanne au vu et au su de tous. C’est un lycéen comme les autres. Il allait se présenter au tribunal administratif dans quelques semaines. Sa place est au lycée, pas entre les barbelés et les policiers d’un centre de rétention

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12 mars 2015

Bonne nouvelle! Le TA a annulé l’OQTF et la mise en rétention de B..

Décision applaudie par une salle remplie, surtout de jeunes lycéens du lycée Edmond Labbé d’Oullins venus en deux « mouvements » successifs soutenir leur camarade.

Belle mobilisation donc dans ce lycée, avec des enseignants et beaucoup de jeunes dans la salle et dans le hall, venus malgré les intimidations de l’administration, et des éducateurs de B.

Des professeurs ont essuyé un refus du proviseur adjoint quand ils ont demandé un déplacement de cours, et les élèves mineurs ont été sommés de ne pas quitter le lycée sans autorisation parentale. Des instructions rectorales auraient été données en ce sens. Il y a quelques semaines, la classe de M. au lycée Fays de Villeurbanne avait aussi été menacée d’avertissement avec retrait de la bourse du mois, ce qui ne les avait pas empêchés de venir tous au TA pour entourer M. qui contestait son refus de séjour et son OQTF.

Pour B., l’avocate a plaidé autour de l’illégalité d’une OQTF bâtie sur une condition inventée par la préfecture du Rhône de présenter un contrat de travail pour les anciens mineurs isolés pris en charge entre 16 et 18 ans, et sur la famille décimée au pays alors que la préfecture prétend que le jeune n’en n’apporte pas la preuve et pourrait bien finir sa formation en Angola, plus une mise en rétention abusive, la préfecture sachant bien où trouver le jeune si elle voulait l’expulser.  Tous les arguments de la préfecture invoqués dans l’OQTF de B. se retrouvent dans la quasi totalité des OQTF que reçoivent actuellement les anciens mineurs isolés.

L’audience du 28 avril sur le fond du refus de séjour visant Baptista aura lieu et nous serons au rendez vous.

10-12 mars 2015

Source : RESF Lyon