Les travailleurs étrangers employés au noir interpellent leurs patrons

Dans une logique originale, la circulaire du 28 novembre 2012 prétend aider à la régularisation du séjour des étrangers qui ont déjà un travail salarié, alors que la loi interdit aux employeurs d’embaucher une personne sans titre de séjour. Des travailleurs tentent de rompre ce cercle infernal en interpellant directement leurs employeurs via une organisation patronale.

Mobilisation des travailleur(e)s sans-papiers a la confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME)

Pour être régularisés (malgré des critères par trop restrictifs) dans le cadre de la circulaire Valls de novembre 2012, les travailleur(e)s sans-papiers doivent produire des fiches de paye et un contrat de travail.

L’aggravation de la crise a pour conséquence la hausse du chômage et la précarisation de plus en plus accentuée de milliers de ces travailleurs.

Cette précarisation et le maintien prolongé dans la clandestinité des sans-papiers, organisés par le gouvernement, permet à une frange du patronat peu scrupuleuse d’exploiter ces travailleurs sans les déclarer, leur interdisant de fait tout espoir de régularisation.

C’est pourquoi, après le 6 mars où plus de 500 travailleurs sans-papiers se sont mobilisés au ministère du travail pour exiger leur régularisation, une nouvelle mobilisation aura lieu vendredi 17 avril à la CGPME. Celle-ci, à travers ses 500.000 entreprises adhérentes qui sont les principaux employeurs de travailleurs sans-papiers, ne peut continuer à fermer les yeux face au nombre croissant d’entre elles qui surexploitent cette main d’œuvre et se soustraient ainsi au versement de leurs cotisations patronales. Le trou de la sécu serait moindre si ces patrons rentraient dans la légalité.

Nous exigerons de la CGPME qu’elle envoie à toutes ses entreprises adhérentes une directive pour que les patrons concernés délivrent une promesse d’embauche à tous les travailleurs sans-papiers de leur entreprise qui se seront déclarés, et réclame à nos côtés, aux pouvoirs publics, que cette promesse d’embauche débouche sur une régularisation administrative avec une carte de 10 ans.

Voir le tract.

17 avril 2015

Source : CSP93, Collectif de sans-papiers de Seine Saint Denis