A Paris, c’est chaque jour que des dizaines de mineurs démunis se voient refuser une prise en charge par l’Aide sociale à l’enfance.
Jeudi dernier, 26 février 2015, la PAOMIE, Plateforme d’accueil et d’orientation des mineurs isolés étrangers gérée par l’association France Terre d’Asile sur délégation de la Ville de Paris, a été occupée par plusieurs dizaines de jeunes mineurs étrangers qui demandaient « la mise à l’abri et la prise en charge de tous ».
Une délégation des jeunes occupants a été reçue par la direction de la PAOMIE, sans aucun résultat. La Ville de Paris, contactée dès le début de l’occupation, a nié l’évidence et a refusé de venir sur place prendre en compte les questions posées par les jeunes occupants. Vers vingt deux heures, la police a expulsé les jeunes sans ménagement, les rejetant à la rue, où ils ont à nouveau passé la nuit.
A Paris, c’est chaque jour que des dizaines de mineurs démunis se voient refuser une prise en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) ou une simple mise à l’abri, sous des prétextes divers, en contradiction avec la Convention Internationale des droits de l’Enfant que la France a ratifié et avec la législation française qui fait obligation au Département de prendre en charge tout mineur isolé.
A ce titre, la circulaire de mai 2013, rappelle que le département doit réaliser un premier entretien d’accueil pour tout jeune se déclarant mineur isolé étranger afin de déterminer les mesure de protection immédiates à prendre, première étape d’une phase de 5 jours minimum de mise à l’abri/évaluation/ orientation.
La Ligue des droits de l’Homme dénonce le fait que l’intervention policière est la seule réponse apportée aux jeunes qui jeudi sont venus à la PAOMIE revendiquer la prise en compte de leur situation et le respect de leurs droits.
La Ligue des droits de l’Homme demande que reprennent les discussions qui étaient en cours avec le cabinet de madame Versini, ajointe à la Ville de Paris, pour la prise en charge de tous les mineurs isolés étrangers sur Paris, la correction des anomalies constatées par le Défenseur des droits dans le fonctionnement de l’ASE et de la PAOMIE.
La Ligue des droits de l’Homme souhaite que se développe la concertation engagée entre les associations, les collectifs MIE, en particulier le Collectif MIE-JM, et certaines mairies d’arrondissement pour trouver des solutions, les plus satisfaisantes possible, d’hébergement d’urgence des jeunes mineurs à la rue.
La Ligue des droits de l’Homme appelle les parisiennes et les parisiens à soutenir les associations et les collectifs engagés dans la protection des mineurs isolés étrangers et pour le respect des droits de l’Homme et, partant, les droits de l’enfant.
2 mars 2015
Source : LDH Paris