Une trentaine de personnes, pour la plupart « mineurs isolés étrangers », squattent depuis plus d’un mois le jardin des Olieux dans le quartier de Moulins. Vivant dans la plus grande précarité, ces adolescents se retrouvent livrés à eux-mêmes, dorment sous la pluie et mangent quand ils le peuvent.
Un article de Lakhdar Belaïd, publié le 24 juillet 2015 dans La Voix du Nord.
Ils campent dans un jardin public des Olieux depuis un mois. Ces jeunes étrangers débarqués d’Afrique assurent êtr à la fois mineurs et isolés. Le Département offre un début de solutions à certains. Sous conditions…
Il y a quelques jours, la Voix du Nord s’intéressait à un camp de migrants improvisé dans un jardin public du quartier Moulins. Pour la trentaine d’occupants, des Africains, le quotidien se joue entre des paillasses représentés par de vieux matelas et le foyer Ozanam tout proche. Là, il est notamment possible de prendre une douche. Les habitués de ce mini-bidonville se présentent comme mineurs. Ils s’estiment donc éligibles au système protégeant les mineurs étrangers isolés. C’est-à-dire une prise en charge par l’Aide sociale à l’enfance avec place en foyer à la clef.
Une prise en charge par le département du Nord
Ce camp est devenu plus visible. Plus discuté également. Ce vendredi, le Conseil départemental, en charge de la solidarité (et donc des mineurs isolés) s’est davantage penché sur ce dossier. Sur le groupe de campeurs, 14 étrangers vont être pris en charge. Une première étape durera cinq jours. « Il s’agit d’abord d’évaluer ces personnes, précise Doriane Bécue, vice-présidente au Conseil départementale chargée des affaires sociales. Nous voulons nous assurer que ces jeunes sont bien mineurs, qu’ils sont bien isolés et qu’ils n’ont pas de famille dans la région ou en France. »
Une situation hypertendue dans les hébergements
Le département du Nord compte prendre ses précautions. « Dans ce camp, certaines personnes sont déjà connues de nos services, précise l’élue. Elles ne sont pas mineures. Nous le savons. » La situation des foyers d’hébergement de l’EPDSAE (la structure qui les regroupe) est présentée comme « hypertendue ». « Nous nous organisons pour faire de la place, confie Doriane Bécue. Il faudra envoyer ces jeunes à Roubaix, Douai… » Après la période d’évaluation, et si la minorité de ces exilés est bien reconnue, ces derniers entreront dans le circuit de prise en charge de l’Aide sociale à l’enfance. « Ceci est une obligation légale », précise la vice-présidente du Conseil départemental. Celle-ci compte interpeller le gouvernement. La moitié des mineurs étrangers pris en charge par le département sont devenus majeurs. « Ils relèvent maintenant de l’État », rappelle Bécue.
24 juillet 2015
Source : La Voix du Nord
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