En Ardèche comme partout en France des migrants souffrent d’être maltraités, comme un peu partout aussi des autochtones les aident, sans toujours pouvoir les protéger.
Message à tous les RESF de France
Nous sommes le RESF Ardèche.
On connaît le plus souvent l’Ardèche pour y avoir passé des vacances, mais tout n’est pas idyllique chez nous non plus.
Comme vous tous, nous accompagnons des familles de migrants, nous essayons de les héberger lorsqu’il sont déboutés de leur demande d’asile, et ils sont pratiquement tous déboutés. Mais maintenant, trop c’est trop, nous ne pouvons plus.
Depuis le 26 mai 2015 nous avons dressé un campement pour accueillir trois familles sur une place de notre petite ville préfecture (cinq enfants scolarisés et un bébé d’un an malade)
• Parce que nous n’avons plus de solutions en hébergement et financement
• Parce que nous voulons alerter l’opinion
• Parce que nous voulons interpeller les pouvoirs publics, trop contents que nous ayons jusqu’ici masqué les problème,
• Parce que nous voulons que notre gouvernement prenne conscience de l’aberration de la situation qu’il fait vivre à ces familles
Nous avons bien conscience qu’une action isolée a peu de chances d’aboutir… unissons nos forces et nos souhaits de voir la situation évoluer.
Nous le savons et nous l’avons constaté: l’union fait la force !
Nous vous proposons de mener des actions concertées sur toute la France
Reste à trouver sous quelle forme !
Nous avons fait des manifestations, des cercles de silence, dormi devant la préfecture avec une famille pendant un mois, et aujourd’hui nous avons organisé un campement pour trois familles à l’entrée de la ville depuis le 26 mai, avons occupé la préfecture pendant cinq heures. Rien ne bouge !
Il faut bien reconnaître que nous sommes à bout d’imagination. Alors si toute la France s’unissait ?
1er juillet 2015
Source : RESF 07
NDLR. Et ailleurs?
Le considérable endurcissement des pratiques administratives viendra-t-il à bout de la résilience de ces soutiens? Voici quelques échos d’une autre région dont les groupes se retrouvent dans une coordination, laquelle est en grand danger se s’épuiser.
Exemples de constats au sein d’une coordination régionale de petites et moyennes équipes.
« La Coord’, en plus d’incarner un espace d’échange d’informations, notamment sur les pratiques d’application des politiques migratoires (ce qui représente potentiellement des données précieuses au moment d’organiser la lutte locale contre nos chères institutions qui souvent entravent les droits des étrangers), est censée être aussi un lieu « convivial » (également précieux dans le milieu militant) de re-boostage ou autre re-motivation quand certaines villes traversent une mauvaise passe par exemple… La coordination, c’est évidemment aussi, un lieu de construction d’actions communes – ou simultanées – au niveau régional contre les restrictions croissantes des politiques migratoires (ou contre les politiques migratoires tout court, d’ailleurs…).
« Ici on trouve que la coordination c’est super cool et super important. S’il y a une autre date de posée ce serait un plaisir pour nous de nous joindre à vous. Et si on vient pas c’est pas que c’est de la merde où qu’on vous aime pas, c’est juste qu’on en chie trop par chez nous. »
« Ici nous sommes sur la même position : c’est pas qu’on est contre la coordination qui nous fait du bien quand on s’y rencontre mais on est cinq pour tout et on a le nez dans le guidon tous les jours! C’est seulement invivable! Pas de vie perso, rien que des dossiers, des dossiers et encore des dossiers : pas d’avancées et on en « chie »comme dit le copain. Bises à toutes et tous, on n’est pas du tout fâchés ni en désaccord mais seulement DÉ
BORDÉ
S! »
« Nous sommes quatre en relais à suivre les permanences du jeudi ou nous rencontrons des personnes qui demandent de l’aide, et le reste de la semaine c’est un travail a plein temps sur les situations qui s’accumulent et qui sont de plus en plus pointues, sans compter les accompagnements divers.
Nous avons aussi une vie de famille………………. qui passe bien souvent en second plan, sans que nous nous en rendions compte (l’habitude d’être là pour les autres), et personnellement, des soucis qui se sont succédé depuis le mois d’octobre (santé décès).«
« Même chose ici. En plus des permanences qui sont de façon habituelle bien chargées, les accompagnements divers et multiples nous mobilisent une grande partie de la semaine, aussi bien pour de nouveaux arrivants, pour des MIE, que pour de plus anciens migrants, déboutés, hélas, pour un bon nombre.
D’autre part, le groupe est peu étoffé, certain(e)s y militent depuis 1971 et le renouvellement s’avère difficile.
Pour toutes ces raisons, ce sont les forces qui manquent pour participer aux rencontres de la Coordination.
Nous mesurons l’importance du lien entre les différents groupes, alors merci à tous pour les messages que vous envoyez. »