M est lycéenne, en terminale ES à Angers. A moins de deux mois du bac, elle risque l’expulsion du territoire..
Elle est née en Arménie, mais elle a obligée de fuir son pays natal pour la Russie à l’âge de 5 ans, sa mère étant soupçonnée d’avoir des origines azerbaïdjanaises. Or la situation diplomatique entre ces deux pays, surtout au début du nouveau millénaire, est si exécrable qu’il suffit du moindre doute pour devenir un ennemi d’État, en l’absence de toute preuve objective.
Après avoir séjourné en Russie pendant près de 10 ans, la famille de M. est à nouveau persécutée. Le gouvernement en place poursuit sa politique autoritaire et xénophobe contre les étrangers et les immigrés.
En 2011, M., son frère et ses parents arrivent en France et demandent asile auprès de L’Office Français de
Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA). Après un premier refus, la famille fait appel auprès de la Cour Nationale du Droit d’Asile (CNDA) qui confirme le refud d’asile.
Le 4 juillet 2013, la décision tombe, la famille doit quitter l’hébergement qui lui était accordé en temps que demandeuse d’asile. La décision du préfet du Maine et Loire les obligation à quitter le territoire français (OQTF) arrive en décembre 2013 pour le père, en février 2014 pour la mère.
Sans autre solution, la famille reste à Angers. Comme une OQTF n’est exécutable que pendant un an, la préfecture l’a renouvelée mi-avril 2015 avec, cette fois, une expulsion forcée par la police en guise d’au revoir, bien que la famille soit parfaitement intégrée, que M obtienne des notes en terminale qui forcent le respect malgré les multiples barrières.
En Arménie, la famille est activement recherchée. La contraindre à quitter le territoire français c’est la
précipiter dans les bras de la police arménienne ! C’est aussi priver d’avenir M et son petit frère âgé de 14
ans, protégé par la loi française qui garantit la scolarité jusqu’à 16 ans indépendamment de la nationalité de
l’élève.
10 juillet 2015. Ce mardi 7 juillet, M a été admise au bac ES avec la mention bien, et ce vendredi 10 juillet, son frère, élève en 3ème, est admis au diplôme national du brevet.
9 mai-10 juillet 2015.
Source : RESF 49