Un campement de fortune dans le jardin des Olieux à Lille, occupé dès juin 2015 par des mineurs étrangers abandonnés à eux-mêmes, est évacué début décembre 2016.
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Une fois de plus, je ne puis parler que de ce que je connais et ici, à Lille, square des Olieux, nous avons vu s’implanter un camp de migrants subsahariens. Alors que la Maire s’enorgueillissait de recevoir cent émigrés kurdes (financé par l’état, rappelons-le) le sort réservé à ces malheureux migrants africains a été désastreux. Au début, ils ont dormi à la belle étoile, recevant quelques aides des riverains. Des associations ont pris la relève, Frédéric Ozanam ou la CNT, puis la création d’un collectif de soutien. La municipalité n’a même pas mis de toilettes publiques à disposition. C’est MSF qui a apporté des toilettes sèches et des douches pour que ces personnes puissent bénéficier d’un minimum de décence. Une honte pour cette ville, habituée depuis des générations à une solidarité et une générosité naturelles.
Il y a quinze jours, après un échange judiciaire épique entre le Tribunal Administratif qui ne voulait pas que le camp soit démantelé sans que les ressortissants aient un encadrement sérieux, et la MEL, des solutions ont été trouvées. Les migrants ont été placés à Dunkerque, Cassel et Louvroil aucun à Lille. Je n’ai pas pu assister à leur départ puisqu’il a été mené le matin de très bonne heure, sans que la presse ne soit prévenue quant à l’heure justement. L’événement n’a dont pu être relayé (sauf un article dans 20 minutes). Depuis lors, des grilles ont été posées par la Police Municipale pour empêcher d’éventuels retours. En moins de trois heures, la place a été soigneusement nettoyée, comme si on voulait effacer toute trace de cette présence.
A savoir quand même, aux dires de personnes qui y ont assisté, que les interventions auprès du Tribunal Administratif ont surtout fait mention des pertes subies par les promoteurs ayant financé des programmes de logements neufs à proximité. Ces pertes, parait-il, ayant une incidence sur les finances de la mairie, Madame la Maire ne pouvait rester indifférente aux dérangements pécuniaires encourus par les actionnaires des constructeurs. Il n’a jamais été question des dégâts humanitaires subis par les jeunes, leur solitude et leur détresse. Pendant des mois, ils ont survécu dans des conditions de vie indignes, à côté de logements neufs non occupés.
9 décembre 2016
Source: commentaire d’un article de Mediapart