Les voisins d’une famille géorgienne vivant à É
vreux mais menacée d’expulsion tentent d’intéresser le préfet à leur situation.
Monsieur le Préfet de l’Eure,
Le 15 juin 2015, vous avez notifié une Obligation à Quitter le Territoire Français à Dimitri et Nino T.
Or, ce couple de géorgiens, arrivé en France en novembre 2012 avec ses deux enfants, est venu chercher asile dans notre pays.
En effet, Nino professeur de mathématiques et Dimitri, prothésiste dentaire n’avaient aucunement le projet de quitter leur pays, leur famille, leurs amis…
Mais, en 2010, à l’issue de son service militaire que Dimitri a dû effectuer à la fin de ses études de prothésiste, il a été recruté et affecté à la protection rapprochée d’un ministre du gouvernement géorgien de l’époque.
En octobre 2012, le pouvoir ayant changé de mains, Dimitri a été arrêté, emprisonné, frappé et menacé de « finir ses jours en prison » (ainsi que sa famille) au prétexte qu’il refusait de produire un faux témoignage qui aurait accablé l’ex-ministre qu’on lui avait donné mission de protéger.
Pour cette famille harcelée et menacée il n’y avait d’autre solution que l’exil.
Bien que déboutés de l’asile, ce couple et ses deux enfants sont aujourd’hui parfaitement intégrés à notre société :
Dimitri travaille à plein temps, à titre bénévole, dans une association d’entraide où il assume des fonctions de logistique.
Nino, quant à elle, propose ses services sous la forme de soutien scolaire dans une association.
Les enfants sont scolarisés et sont unanimement reconnus pour être des élèves brillants.
Leur fille fait également des études remarquables au conservatoire de musique et de danse.
Spontanément, professeurs du conservatoire, professeurs des écoles, voisins, militants associatifs leur ont témoigné en grand nombre leur soutien.
Dimitri et Nino recherchaient activement un emploi lorsque la sentence est tombée : après le refus de se voir accorder l’asile, une OQTF … sans que tous les aspects du dossier aient pu être portés à votre connaissance.
C’est pourquoi nous vous demandons instamment, Monsieur le Préfet de l’Eure, de bien vouloir permettre une nouvelle prise en compte de la situation de cette famille et de lui accorder, à titre exceptionnel et humanitaire, un titre de séjour « Vie privée et familiale ».
5 juillet 2015
Source : RESF