Madame D. L, ressortissante roumaine qui élève seule sa fille âgée de 15 ans, a été interpellée alors qu’elle mendiait pour nourrir sa fille, faute d’autres moyens de subsistance.
Madame D. a entrepris plusieurs démarches pour sortir de cette précarité, qui n’est pas de sa volonté mais plutôt celle des politiques hostiles envers la communauté rrom. Elle est arrivée en France en 2006 avec sa fille A., alors âgée de 6 ans et scolarisée depuis son arrivée en France. A. n’a donc connu que le système scolaire français. Elle est actuellement en classe de 4ème au collège Jean-Jaurès à Saint-Ouen, où elle réside avec sa mère. En dépit de conditions de vie difficiles, la mère a toujours veillé à l’assiduité scolaire de sa fille, gage de sa réelle volonté d’adhérer aux principes et aux valeurs de la République.
Le 9 octobre 2014, suite à un contrôle d’identité, Madame L. a fait l’objet d’une Obligation de Quitter le Territoire Français sans délai édicté par la préfecture de la Seine-Saint-Denis. Madame s’est exécutée puisqu’elle est retournée en Roumanie et est revenue en France, contrainte de laisser sa fille chez des proches; puis elle est revenue et la reprise en charge. L’acharnement préfectoral contre cette mère de famille met à mal la continuité de la scolarité de sa fille.
Interpellée de nouveau le 16 mars 2015, elle s’est vu notifier un placement en rétention au CRA du Mesnil-Amelot par la même préfecture sur la base de cette OQTF qu’elle avait pourtant déjà exécutée, et sans tenir compte de sa fille mineure, isolée à l’extérieur.
Contre toute attente, le tribunal administratif de Melun a confirmé le placement en rétention de Madame L. Un vol était prévu le 19 mars 2015 pour elle, puis annulé. Le risque d’expulsion était donc imminent !
Le 21 mars 2015, alors que le juge des libertés et de la détention (JLD) a déclaré irrégulière la procédure ayant conduit à son placement en rétention, le Parquet s’obstine: il a fait appel de la décision du JLD et D. ne retrouvera pas sa fille ce soir ! Elle est retournée derrière les barbelés.
29 mars 2015
Madame D.L. a été expulsée vendredi après-midi et elle est revenue le lendemain matin, hier, auprès de sa fille… Gâchis de part et d’autre au détriment de l’intérêt supérieur de l’enfant : 11 jours de rétention juste pour faire gonfler les chiffres, gâchis financier (coût de la rétention + coût billet d’avion + escortes) et gâchis humain pour D.et sa fille mineure…
Mars 2015
Source : RESF 93