Dans la série « on prend les mêmes et on recommence », monsieur C., père de famille Rom de Serbie est à nouveau enfermé au centre de rétention de Rennes depuis jeudi soir.
Cette famille est arrivée en France en 2010. Après avoir vécu deux ans en Moselle, monsieur C. a choisi de s’installer fin 2012 à Rennes, où il a déjà vécu adolescent avec sa mère, qui a obtenu le statut de réfugié en 1999. A cette époque, monsieur C. était scolarisé au collège Echange de Rennes. Il maîtrise aujourd’hui parfaitement la langue française.
Suite à des conflits familiaux, monsieur C. a choisi de rentrer en Serbie à sa majorité, mais de nouvelles persécutions envers la minorité rom de Serbie l’ont contraint à revenir en France avec son épouse en 2010 pour demander l’asile.
Le couple C. a aujourd’hui quatre enfants âgés de 2 à 9 ans. Les trois aînés sont scolarisés à l’école Volga à Rennes. Malgré de nombreux signalements aux services sociaux de la ville de Rennes, la famille C. vit depuis deux ans dans une caravane sans eau ni électricité près de l’école dans des conditions indignes. Informée de la situation, la Ville de Rennes annonce que la caravane sera enlevée la semaine prochaine à la demande de l’élu de quartier !
Monsieur C. a déjà été arrêté en juin 2014 lors d’un contrôle routier, il avait été libéré par le JLD (Juge des libertés et de la détention).
Monsieur C. et son épouse n’ont pas été convoqués devant la CNDA (Cour nationale du droit d’asile), leur avocat n’ayant jamais envoyé le recours… La préfecture d’Ille et Vilaine n’a toujours pas répondu à leur demande de rendez-vous pour déposer une demande de régularisation dans le cadre de la Circulaire Valls du 28 novembre 2012.
Jeudi 26 février 2015, le père de famille se rend à l’école Volga pour chercher ses enfants. Alors qu’il se gare sur le parking, il fait l’objet d’un contrôle. Il est arrêté et placé au CRA (ventre de rétention administrative) avec une nouvelle OQTF(Obligation de quitter le territoire français). Audience au TA(tribunal administratif) lundi 2 mars à 17h.
Son interpellation n’est pas justifiée par autre chose que « sur instruction de l’OPJ de permanence. » Il m’a dit qu’il avait été suivi. Arrestation ciblée, donc.
Le placement en rétention de monsieur C. a été annulé par le TA, il est donc libre, mais l’OQTF est confirmée.
2 mars 2015
Source : RESF 35