Expulsés du foyer de la rue du Retrait, 47 Maliens sans-papier dorment dans la rue
Une quarantaine de Maliens sans papier n’ont d’autre choix que de dormir dans la rue après leur expulsion du foyer du Retrait dans le 20e arrondissement de Paris.
Un article d’Olivier Prêtre, 10 février 2015 Vendredi 6 février 2015, les derniers occupants du foyer de maliens du 23 rue du Retrait dans le 20e arrondissement ont été évacués par les forces de police. 47 d’entre eux se retrouvent aujourd’hui à dormir dans la rue de la Bidassoa le long du parc Sorbier, démunis, par une température frôlant les zéro degré et sans solution d’hébergement.
Les résidents étaient prévenus. Une nouvelle résidence sociale de 109 studios sera construite en lieu et place du foyer qui compte lui 209 lits dans des chambres de 2, 3 ou 4 lits. D’où la démolition programmée du foyer.
Pendant la durée des travaux, les locataires du foyer devaient bénéficier d’un relogement. Courant décembre, le processus de relogement suivait son cours : une grande partie des résidents devaient être répartis entre la rue du Docteur Gley dans le 20e et le foyer Saint Jacques dans le 15e selon ce qu’indiquait l’adjointe chargée de l’urbanisme dans le 20e Hélène Vicq lors du conseil d’arrondissement du 4 décembre dernier.
Seulement aucun dispositif légal n’est prévu pour les sans-papier. “On ne sait pas faire des baux pour les sans-papier”, avouait la maire d’arrondissement Frédérique Calandra au cours de ce même conseil.
Et nul n’ignorait la présence de sans-papier dans le foyer qui abritait en ses murs environ deux fois plus de résidents que sa capacité d’accueil officielle. Nul n’ignorait donc que des sans-papier se retrouveraient sur le carreau après l’évacuation du foyer.
La mairie d’arrondissement a été sollicitée à plusieurs reprises mais ce problème ne relève pas de sa compétence. Les sans-papier et désormais sans-toit ont été orientés vers le 115 pour trouver des hébergements d’urgence actuellement particulièrement saturés. La maire du 20e Frédérique Calandra a tout de même saisi les services de la ville de Paris pour trouver une solution d’hébergement en lien avec les services de l’Etat à qui incombe cette responsabilité.
Driss (le prénom a été changé), en France depuis 2003, toujours pas de papier, se retrouve maintenant sans toit, avec ses camarades, tous des hommes. Femmes et enfants sans-papier sont parvenus à trouver des solutions de dépannage auprès de compatriotes ou dans de la famille plus ou moins proche.
Quid des places dans les gymnases parisiens ouverts pour les sans abris dans le cadre du plan grand froid ? Et s’il ne reste plus assez de places, ne serait-il pas possible d’ouvrir le gymnase de la Bidassoa ?
Maigre mais toujours réconfortant lot de consolation pour les nouveaux sans abris, des gens du quartier font preuve de solidarité en apportant thermos de boisson chaude, sandwichs, et autres denrées.
Source: Le journal web du XXème