Appeler les secours pour un ami alors qu’on est sans papiers peut avoir des conséquences fâcheuses.
A. est algérien. Il est le cadet d’une famille dont les parents, séparés et remariés chacun, ne veulent plus s’occuper. Il est arrivé seul en France, mineur. Il a été pris en charge par l’aide sociale à l’enfance (ASE), a appris le français et, maintenant majeur, il poursuit ses études: il est élève en CAP Menuiserie dans un lycée professionnel de Marseille.
Il a été arrêté mardi 10 décembre 2014 à Gap, alors qu’il portait secours à un copain en détresse. Il est d’abord allé au commissariat pour demander de l’aide pour son copain, on lui a répondu que ce n’était pas leur rôle. Ils sont allés à l’hôpital. Pendant que le jeune était pris en charge, A. s’est fait contrôler et embarquer. Le préfet des Hautes Alpes lui a délivré une obligation à quitter le territoire.
Conduit au centre de rétention administrative (CRA) de Marseille, il risque l’expulsion.
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Le JLD (juge des libertés et de la détention) l’a heureusement libéré le 15 décembre 2014 en raison des multiples manquements policiers lors de la procédure d’arrestation et de placement en rétention notamment dans la notification de ses droits.
Mais A. reste sous obligation à quitter le territoire (délivrée par le Préfet des Hautes Alpes), ce qui est légèrement en contradiction avec la poursuite de ses études !
16 décembre 2014
Source: RESF 13