Pas de paix pour eux, ni en Russie, ni en Arménie

Monsieur et Madame B. sont nés en URSS. Ils quittent l’Arménie en 2008 lorsque les parents de Monsieur B. doivent fuir le pays pour des raisons politiques. Cadre à la Banque HSBC, Monsieur B. retrouve des fonctions analogues à Moscou. Mais en 2012, après des menaces, des coups, la mise à sac de leur appartement et de nombreuses intimidations, le couple est contraint de quitter la Russie et rejoint la famille de Monsieur B. à Marseille.

En France, la famille B. pensait obtenir le statut de réfugié et le droit de vivre en toute sécurité. Leur deuxième enfant, Alexandre, est né à Marseille en 2012. Cependant, malgré les violences et les persécutions vécues, la demande d’asile a été refusée. La famille fait du coup l’objet d’une procédure d’expulsion locative et se voit chassée en plein hiver du logement au sein duquel elle avait jusqu’ici trouvé refuge au CADA. A cette menace s’ajoute celle de l’Obligation de Quitter le Territoire Français reçue en réponse à sa demande de protection. Retourner à Moscou ou à Erevan est impossible, la vie du couple et de ses enfants y est en danger ! Ils n’y ont en outre plus de famille : le père de Monsieur B., réfugié politique, vit depuis 2009 à Marseille avec sa femme.? La sœur de Monsieur B., de nationalité française, vit également en France.


Le parcours de la famille B. montre une volonté d’intégration remarquable : Monsieur B. s’est investi comme bénévole à la Banque alimentaire et au secours catholique, madame a participé aux ateliers d’aide à la vie active, Levon est scolarisé à l’école élémentaire des Abeilles, il a réussi le concours du conservatoire où il suit des cours de mandoline avec assiduité. Les deux parents prennent des cours de français et progressent rapidement. En deux ans, ils s’expriment déjà avec fluidité. Monsieur B. possède une forte expérience en informatique et occupait des fonctions de Chef de Projet. Il est en mesure de trouver un emploi dès sa régularisation. Il avait d’ailleurs déjà obtenu deux promesses d’embauche avant que l’asile ne leur soit refusé.

Devant le danger que représenterait leur retour dans l’un ou l’autre des deux pays, un comité de soutien composé de parents d’élèves, d’enseignants et de citoyens continue de se mobiliser pour prendre cette famille sous sa protection.

Le 11 février 2015, un rassemblement a été organisé devant la préfecture des Bouches du Rhône, en soutien à cette famille et à d’autres personnes menacées. L’audience accordée ce jour-là par le directeur du service de l’Immigration et de l’Intégration avait laissé espérer des avancées pour certains de ces dossiers.

Mais fin avril, aucune information n’était encore parvenue, ni au RESF ni aux jeunes et familles concernés… Finalement, la préfecture a informé le RESF la régularisation de monsieur et madame B.

10 mai 2015

Source: RESF