Autoriser un groupe rrom à s’intégrer avec l’aide d’une fondation ou mettre 300 personnes à la rue ; c’est le choix offert à monsieur le maire. Le texte d’une pétition contre l’expulsion annoncée raconte l’histoire.
En ce 2 août 2015, anniversaire de la liquidation du camp des familles tziganes de Birkenau, signez l’appel de Jozsef, 17 ans, résident rrom du plus vieux bidonville de France à M. Poux, maire communiste de la Courneuve : » M. le Maire, annulez votre demande d’expulsion qui enverrait 300 hommes, femmes et enfants dans les rues de La Courneuve ; autorisez le projet alternatif sans précédent porté par les fondations »
Je m’appelle Jozsef Farkas, et j’ai 17 ans. J’habite dans le plus vieux bidonville de France, baptisé la « place du Samaritain », rue Pascal à la Courneuve. À 80 familles venues chercher un avenir meilleur en France, nous avons construit nos logements et une
É
glise dans trois ruelles. Depuis 7 ans, comme nous n’avons pas eu de domiciliation administrative, nos efforts n’ont pas amélioré nos conditions de vie, qui restent dramatiques. Conscients de ce cercle vicieux, la Fondation Abbé Pierre et Médecins du Monde ont fait une proposition inespérée à notre Maire : nettoyer le bidonville, y installer l’eau courante et le sécuriser avant d’entamer un travail suivi pour que nous puissions scolariser les enfants, travailler, et, petit à petit quitter le bidonville. Leur projet, inédit et entièrement autofinancé, est soutenu par plusieurs membres du conseil municipal, la communauté d’agglomération, des dizaines d’associations qui souhaitent y contribuer, et même le Préfet Délégué à l’Egalité des Chances ! Mais du rêve nous sommes passés au cauchemar : pour une raison que personne n’arrive à s’expliquer, le Maire de la Courneuve, Gille Poux, refuse la mise en œuvre du projet. Pire, encore, il ordonne notre expulsion de la « Place du Samaritain » le 12 août prochain.Nous sommes sous le choc. Nous étions si fiers en anticipation de ce que nous allions pouvoir accomplir que la violence de l’annonce nous paralyse.
Si la « Place du Samaritain » est détruite et que nous sommes jetés à la rue, tout ce que j’ai construit s’effondrera. Mon poste en service civique à l’association « Les Enfants du Canal », où les 6 langues que je parle m’ont permis de devenir interprète et accompagnateur social. Mon projet de formation pour devenir aide-soignant. Ma participation à la prochaine édition de « The Voice », pour laquelle j’ai été sélectionné après des années de soliste à l’Eglise… Mais il ne s’agit pas que de moi. C’est aussi ma voisine, Aurélia, dont le mari et le fils travaillent comme électricien sous contrat pour un artisan. Ou Ducu, mécanicien, qui fait vivre son épouse, jeune maman. Et tous les autres. Qu’adviendra-t-il de nous ? Où irons-nous ? Que ferons-nous ?
Nous ne cherchons pas de passe-droit. Nous demandons simplement au Maire de laisser d’autres nous apporter l’aide qu’il n’est pas en mesure de nous offrir lui-même… dans une ville communiste qui a construit sa réputation sur une tradition de solidarité, la situation semble complètement absurde.
Il ne nous reste que peu de temps pour convaincre le Maire de changer d’avis, d’autoriser ce projet sans précédent, et d’annuler sa demande d’expulsion qui enverrait 300 hommes, femmes et enfants dans les rues de La Courneuve.
Au nom des enfants, des femmes et des hommes de la « Place du Samaritain », je demande à tous les Courneuviens et à tous ceux qui croient au potentiel unique de chaque individu à qui on laisse sa chance de signer et partager cette pétition pour faire prendre conscience à Gilles Poux, aux membres de son conseil municipal et à son groupe politique du danger dans lequel il nous met tous malgré le fait que, pour une fois, toutes les conditions sont réunies pour nous permettre de nous en sortir.
Avec vos voix, nous pourrons peut-être nous faire entendre.
En espérant avoir l’opportunité de vous dédier une chanson en guise de remerciements lors de la prochaine édition de « The Voice », c’est de tout mon cœur que je vous remercie de votre aide aujourd’hui.
2 août 2015
Source : La pétition
Source : La pétition