À défaut d’asile, l’accueil de la population

R et sa mère ont fui l’Angola en 2012. Installées à Angers, elles ont été déboutées de leur demande d’asile. Professeurs, camarades de classes, élus, tous se mobilisent pour que la jeune fille et sa mère restent en France.

Depuis 10 mois maintenant, la mobilisation conduite par les professeurs du collège, est sans faille. Occupation de l’établissement, pétition, manifestations, les actions se succèdent pour faire plier la préfecture.
Tous refusent l’idée que cette élève studieuse et intégrée puisse se retrouver sous le coup une obligation de quitter le territoire. Car, aux yeux de la loi, R et sa mère auraient dû rejoindre l’Angola depuis cet été.

Les soutiens de R ont choisi de lui offrir un parrainage républicain. Encadré par des élus, il vient apporter une aide symbolique à la collégienne.

Voir le reportage de FR3 (27 janvier 2015)

et l’article de Ouest-France/Angers du 25 janvier 2015

Lundi 11 mai 2015, les enseignants et le personnel décident une occupation du collège : « Cette famille arrivée en France depuis trois ans suite à des persécutions politiques en Angola se trouve aujourd’hui dans des conditions intenables. A tout moment, elle risque l’expulsion vers l’Angola ; Suzanna ne peut travailler et élever dignement ses deux filles, puisque l’État Français lui refuse un simple papier de régularisation ; elle risque de se retrouver très rapidement à la rue ».

Voir le blog de la mobilisation

Nos actions pour notre élève angolaise continuent.

Depuis une semaine, nous occupons à nouveau notre collège. Hier soir, entre bières et merguez, nous avons reçu la visite d’un R.G à qui nous avons demandé d’essayer d’obtenir une audience à la préfecture.

Ce midi, après la manif contre la réforme du collège, nous sommes allés nous faire entendre à la préfecture. ( sifflets, trompette et autres casseroles.)

Nous avons ensuite été reçus par la Secrétaire Générale de la Préfecture. Elle nous a donné une nouvelle fin de non-recevoir. Aucun de nos arguments n’ayant l’heur de lui plaire, nous avons nous-mêmes stoppé l’entretien, un peu lassés d’entendre des arguments comme : « C »est embêtant quand on est enseignants de placer les valeurs au dessus du droit; elle n’a pas vocation à rester et elle ne restera pas. Et puis, puisqu’elle est si extraordinaire cette dame, des tas de pays seront ravis de l’accueillir. De toute façon elle n’entre pas dans les critères de la révolutionnaire( sic) circulaire Valls, rédigée d’ailleurs avec toutes les associations nationales dont RESF. S’il n’y a que 20 pour cent des gens qui obtiennent l’asile, ce n’est pas à cause de quota. C’est que depuis la fin de la guerre froide, il n’y a plus beaucoup de pays que les gens devraient fuir…etc,etc.. »‘(c’est quand même la bonne nouvelle de la journée, les régimes dictatoriaux et les persécutions politiques n’existent plus.)

Bref, même si on a fait du bruit, nous ne pouvons pas dire que nous ayons été entendus.

10 juillet 2015. R est admise au diplôme national du brevet avec la mention bien.

19 mai – 10 juillet 2015
Source: RESF 49