Madame et monsieur O. ont dû fuir la Géorgie en juin 2009. En effet, elle est Yazide, lui est chrétien, or les mariages intercommunautés sont interdits. Ils sont devenus des parias et pour les Yazides et pour les chrétiens.
Par représailles, monsieur a été mutilé, il a été soigné à l’hôpital, d’où il est ressorti avec une maladie nosocomiale très grave. Leur fuite les emmène en Pologne où ils ne voudraient que passer tant sont continuelles les bagarres entre peuples du Caucase. Le couple repart et arrive à Grenoble en septembre 2009. Un petit garçon nait en octobre au CHU de La Tronche.
Etant considérés comme relevant du règlement européen Dublin puisqu’ils sont passés par la Pologne, ils ne demandent pas l’asile, mais un titre d’étranger malade pour lui.
Ils sont arrêtés en juillet 2010 et transférés au Centre de Rétention de St Exupéry avec leur bébé. Bien que madame soit tombée malade, que le petit ne soit pas bien, ils sont quand même expulsés en Pologne par avion spécial, comme de dangereux terroristes. Un article de Rue 89 retrace alors leur triste histoire.
La famille avait pu revenir à Grenoble après que l’avocat ait obtenu du tribunal administratif l’annulation de la décision d’expulsion, mais voilà, la préfecture applique à la lettre la directive vallsienne : les étrangers malades n’ont pas vocation à rester en France. Et ce, sans aucune considération des conséquences d’une expulsion. Les parents ont donc reçu une OQTF(obligation de quitter le territoire français) et les soutiens et le collectif RESF de l’école où est scolarisé l’ainé des enfants entendent se battre pour que la famille puisse rester à Grenoble.
4 mars 2015
Source: RESF 38