Migrant de père en fils, la loi ne le permet pas

A 17 ans il a quitté la maison au pays pour venir soutenir son immigré de père en difficulté ; il poursuit ses études, apprend un métier. A 20 ans, au moment d’obtenir son CAP, il devrait quitter la France.S. est né en Tunisie. Il est arrivé en France en 2012, mineur, à l’âge de 17 ans. Son père ayant des problèmes de santé, il est venu chez lui à Toulon pour l’aider, quittant sa mère et sa sœur en Tunisie.

Après avoir obtenu son Brevet, il a commencé une formation de CAP Agent Polyvalent de Restauration en 2013, qu’il suit depuis assidûment.

A sa majorité, il a fait une demande de titre de séjour, qui a été rejetée.

Le 23 juillet 2014, la Préfecture du Var lui a notifié une OQTF (obligation de quitter le territoire français), qu’il a contestée devant le tribunal administratif (TA) avec son avocat. Le TA a rejeté son recours.

Le 26 janvier 2015, à 14h10, il a été arrêté lors d’un simple contrôle d’identité devant son lycée, en totale contradiction avec la circulaire de Valls du 19 octobre 2013. La Préfecture du Var a décidé de le placer en rétention en vue de l’expulser.

Il est arrivé au centre de rétention administrative (CRA) de Nîmes le soir même du 26 janvier 2015, vers 21h, avec son cahier de correspondance et ses affaires de cours… Quant à son passeport, il est entre les mains de la police aux frontières (PAF).

Le 29 janvier, le TA saisi en urgence refuse d’annuler l’arr^té de mise en rétention, mais le 30, le juge des libertés et de la détention (JLD) le fait libérer. Il peut retourner auprès de son père, mais l’OQTF est toujours là, telle une épée de Damoclès.

30 janvier 2015

Sources RESF83 et LDH Toulon