Archives pour la catégorie Statut personnel

Une école solidaire d’un père d’élève menacé d’expulsion

Une famille chinoise s’insère dans la société française par le travail et la scolarisation de son enfant. Mais l’atelier est clandestin et les parents n’ont pas de papiers… Promis à l’expulsion par le préfet, le père de famille y échappe grâce à la mobilisation des enseignants et des parents de l’école de sa fille. Continuer la lecture de Une école solidaire d’un père d’élève menacé d’expulsion

Un jeune afghan, malade psychique, menacé d’expulsion.

23 Août 2015 – Mustafa, malade psychique, se voit renvoyé dans un pays où il n’a jamais vécu. Arrivé en France à l’âge de 15 ans, les défauts de sa prise en charge à ce moment-là ont aggravé son handicap; Au moment où la situation commençait à s’améliorer pour lui, il fait l’objet d’une mesure de refoulement.

C’est l’histoire de Mustafa, Mineur Isolé Étranger d’origine Afghane, orphelin depuis l’âge de 4 ans, élevé dans un orphelinat de Téhéran (Iran) jusqu’à l’âge de 12 ans et qui arrive en 2010 à l’âge de 15 ans sur le territoire français au terme d’un parcours peuplé d’agressions multiples et graves, dans un état psychologique très perturbé de stress post-traumatique.

Les associations qui le prennent en charge à son arrivée s’occupent bien de lui et le mettent à l’abri, d’abord à l’hôtel, puis dans un foyer puisque l’hôtel n’est pas suffisamment contenant et sécurisant pour lui dans son état.

Lorsqu’il est pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance par décision du juge, à l’âge de 16 ans, il est retiré du foyer où il progressait bien pour être laissé à l’hôtel, livré à lui-même, sans diagnostic, sans traitement et sans suivi socio-éducatif.

Dans cette situation d’abandon à lui-même dans son état de stress post-traumatique, alors qu’il est encore mineur, il a recours à l’alcool (qui est la principale comorbidité de l’état de stress post-traumatique), et tente d’embrasser une jeune fille en état d’ivresse, ce qui est qualifié d’agression sexuelle. Il est immédiatement déclaré majeur et incarcéré à Fleury-Mérogis où il est violemment agressé par les autres prisonniers. Son état psychologique se détériore gravement.

Remis en liberté au bout de 6 mois fin 2011 pour être accueilli dans une famille amie, il ne pourra y rester longtemps et se retrouve encore une fois à la rue, mineur isolé étranger, déclaré majeur, toujours livré à lui-même dans la plus grande errance sociale et psychologique, toujours en état de stress psycho-traumatique qui s’aggrave et s’avère être une schizophrénie.

Dans cet état d’abandon à lui-même en étant un malade psychique toujours pas diagnostiqué ni traité, un jour d’ébriété avancée, il tente de nouveau une relation amoureuse avec une jeune fille. Il est alors incarcéré pour 3 ans.

C’est au cours de cette deuxième incarcération qu’il est hospitalisé en Unité Hospitalière de Soins Aménagés à Fleury-Les-Aubray (nov-dec 2014) et diagnostiqué pour une schizophrénie paranoïde. Le psychiatre demande pour lui une mise sous tutelle et une prise en charge comme handicapé. Il reçoit à partir de ce moment là un traitement médicamenteux approprié.

Quelques mois plus tard, lorsqu’il arrive au terme de sa peine d’incarcération en juin 2015, se réunit autour de lui un petit groupe de personnes pour s’occuper de lui : famille d’accueil amie, éducateur et tutrice (ex-humanitaire) connaissant bien sa langue. Ensemble et avec tous les services concernés (SPIP, JAP, CMP)  ils organisent pour lui toute une prise en charge médico-psycho-socio-éducative et un entourage bienveillant dans lequel il pourra exercer sa résilience, tout en respectant scrupuleusement son traitement. Un suivi thérapeutique en CMP avec un psychiatre est mis en place.

C’est au moment où ces conditions radicalement différentes de bonne prise en charge sont enfin organisées qu’intervient pour lui ce qu’on appelle « la double peine » équivalant pour lui à une condamnation à mort en Afghanistan.A cause de ses deux incarcérations, l’État français lui refuse l’asile en juin 2015 et procède à son éloignement du territoire, avec placement en centre de Rétention administrative à sa sortie de détention. Malgré la demande d’ARS ayant reçu un avis positif de l’ARS d’Île-de-France, le recours déposé auprès de la CNDA le 21 juillet, et malgré les conditions sécuritaires dégradées en Afghanistan, l’État français diligence son expulsion de façon très ferme.

Demain, lundi 24 Août, Mustafa, malade psychique et incapable cognitivement de se débrouiller (demande de tutelle et de MDPH en cours) doit être renvoyé à 14 h sans papiers en Afghanistan, pays où il n’a jamais vécu, où il n’a aucune famille ni groupe social pour l’accueillir, le protéger et l’aider à vivre. Il sera livré à lui-même et aux autorités, dans un état psychique délabré, dans un pays ravagé par la guerre et la misère, sans argent ni soutien social, et sans possibilité de poursuivre son traitement qui, s’il est éventuellement disponible quoique trafiqué, nécessite d’avoir les fonds suffisants pour se le procurer.Il y a lieu de s’interroger sur l’applicabilité du principe de Non-Refoulement. Mustafa est effectivement en danger de mort s’il est expulsé vers l’Afghanistan.

Nous, éducateurs, travailleurs sociaux, militants pour le respect des droits humains, demandons à Monsieur Bernard Cazeneuve, Ministre de l’Intérieur, de prendre sans délais les dispositions nécessaires pour ordonner de surseoir à l’exécution de la décision d’éloignement du territoire de Mustafa, afin de réexaminer son dossier, et de lui délivrer un titre provisoire pour une admission exceptionnelle au séjour pour raisons humanitaires.

23 août 2015
Source : Pétition

Expulsions en série de familles étrangères indésirables, détournements de l’usage des centres de rétention

Exemples d’extension surprenantes de l’utilisation des centres de rétention administrative (CRA) : l’enferment d’enfants, au mépris des engagements internationaux de la France, et la percolation d’exilés qu’on pense ainsi éloigner de la frontière britannique  de Calais.

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Nord : lettre ouverte concernant la précarité des jeunes migrants sans famille et des Roms

Lettre ouverte de Maguy Machut (éducatrice spécialisée, retraitée du Conseil Général du Nord, syndiquée CNT) à Monsieur Jean-René Lecerf (Président du Conseil Départemental du Nord) à propos des jeunes migrants réfugiés dans le parc des Olieux à Lille et des Roms qui vivent depuis près de cinq ans sur un terrain départemental, rue Chateaubriand à Tourcoing.

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Lille : jardin des Olieux, c’est la crève hivernale pour les mineurs isolés

Un article de Patrick Seghi (La Voix du Nord)
Froid, pluie, vent, grêle, neige… Pas la moindre trêve hivernale à l’horizon pour la douzaine de mineurs isolés étrangers accrochée au jardin des Olieux. Leurs conditions de vie deviennent de plus en plus extrêmes. « Le pire, c’est les pieds… »

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Lille : guerre d’usure autour des jeunes étrangers sans abri

Communiqué du parc des Olieux n°2
lundi 19 au mercredi 21 octobre 2015
Pour faciliter l’accès aux informations et pour suivre les événements de la lutte en cours, nous avons décidé-es d’éditer un communiqué qui paraîtra tout les deux jours (mercredi, vendredi et dimanche soir).

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Lille : les jeunes migrants toujours sans abri

Le mercredi 14 octobre 2015, une centaine de personnes se sont rassemblées au parc des Olieux à l’appel du collectif. Des tentes ont été installées sur le terrain où une trentaine de mineurs étrangers vivent jour et nuit depuis quatre mois, sans autres solutions en attendant une avancée de leur situation et que le département prenne enfin ses responsabilités.

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Lille : rafle de jeunes migrants sans famille

Ce jeudi 17 septembre 2015, en fin de matinée, une vingtaine de jeunes étrangers ainsi que des habitants du quartier, s’apprêtaient à
déjeuner au parc des Olieux comme tous les jours depuis trois mois.
Plusieurs véhicules de la Police Aux Frontières, de la police nationale et municipale ont encerclé le parc et les ont embarqués.

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